Le poker en ligne vu par le magazine CapitalPour bien comprendre la situation du poker en ligne en France, rien de mieux que d’acheter le numéro 366 (Novembre 2013) du magazine Capital et se rendre à la page 36. Entre le titre « Jeu de massacre dans le poker en ligne » et les 6 cartes enflammées avec les têtes des opérateurs qui ont perdu du pognon dans l’histoire, le lecteur aura une petite idée du contenu de l’article qui s’étale sur trois bonnes pages qui traitent au vitriol le monde du poker en ligne légal en France.
Pour reprendre l’expression de Marc Toesca dans Top 50 (la musique du générique et la coiffure de Toesca sont des légendes !) « la plus grande gamelle » revient à Stéphane Courbit qui a englouti dans l’affaire pas moins de 197 millions de pertes, suivi de Dominique Desseigne avec 75 millions, Martin Bouygues avec 26 millions, Patrick Partouche (20 millions),
Xavier Niel (5,7 millions) et le plus intelligent des perdants loin derrière (roulement de tambours) Georges Tranchant avec un petit million de pertes. Ces 6 cartes enflammées avec la tête des dirigeants qui ont mis des bibilles dans le poker en ligne et qui se sont tous plantés en France montrent à quel point le secteur du poker en ligne était si prometteur et pourtant comme dit l’article de Capital en guise d’introduction « Ces stars du business pensaient trouver l’eldorado.
A la place ils ont découvert l’enfer ». Le poker en ligne en France est un pur fiasco et un gouffre financier pour les opérateurs qui se mordent les doigts de ne pas avoir imiter Canal Plus-Ladbrokes ou Unibet de ne pas se lancer dans un marché pas rentable.

Des grands noms du business,  des résultats minables

L’article de Capital commence par une alliance qui avait tout du mariage du siècle entre la Française des Jeux et le groupe Barrière bien plus important que celui de Williams et Kate dont on ne retiendra de cet événement la fabuleuse robe de Pippa (+600% de consultation en ophtalmologie pour décollement de rétine par la gente masculine).

Ce duo de choc (je parle de Barrière-FDJ, je vous demande de reprendre vos esprits !) pensait avoir une chance de prendre une part du gros gâteau du poker en ligne dans l’Hexagone, marché qu’ils pensaient être « un formidable relais de croissance ». Tout faux.

Ces deux mastodontes du casinos et des jeux de grattages et de tirages se sont pris une grosse claque et ont fermé leur site trois ans après le lancement. Ce ne sont pas les seuls losers puisque la liste est longue. Sur les 25 opérateurs en France, il en reste aujourd’hui la moitié et d’autres prendront la porte faute de rentabilité et le nombre de joueurs ne cessent de chuter.

Toute la clique du Fouquet’s (Dominique Desseigne, Stéphane Courbit, Patrick Balkany) voyaient dans le poker la poule aux œufs d’or et ils se sont tous pris le pied dans le Tapis à cause des sites de poker illégaux, des taxes énormes, règlements contraignants, etc. Tout le monde s’imaginait que l’argent allait couler à flots et même des grands noms de l’audiovisuel et des télécoms se sont lancés dans la course à l’instar de Patrick Le Lay qui a fait un petit tour et puis s’en va et Xavier Niel qui a mis quelques billes dans Chilipoker et qui a abandonné.

Le plus grand groupe de casinos terrestres en France, le groupe Partouche, a également cru dans ce secteur d’activité et il y a laissé des plumes: 20 millions de pertes. On y apprend dans Capital que Patrick Partouche himself aurait joué sur sa propre salle de poker en ligne sous le pseudo de « paiterpan1 » dans un compte ouvert par son épouse alors que la loi interdit aux dirigeants de telles pratiques.

Les gendarmes des jeux en ligne ont demandé au parquet de Paris de mettre son nez dans cette affaire et le fisc, le méchant Capitaine Crochet, devrait s’intéresser de plus près aux éventuels gains illicites sous le regard de la Fée Clochette.

Partouche n’est pas le seul dans le collimateur de l’Etat, Stéphane Courbit qui a une ardoise de 197 millions de perte en poker, va devoir s’expliquer sur les 143 millions d’euros d’investissement de Liliane Bettencourt et qui a entrainé dans son gouffre la Société des Bains de Mer …qui porte désormais à merveille son nom.

Enfin, seules deux salles de poker en ligne se portent bien, du moins arrivent à sortir la tête de l’eau: Pokerstars et Winamax. Ces deux rooms ont investi des sommes folles en marketing et communications pour prendre d’assaut le marché. Cette stratégie a fini par payer même si on sait qu’a tout moment tout peut changer puisque seuls 10% des joueurs assurent 90% des mises.

Le poker légal en France est un bide complet et d’autres salles de poker vont également quitter le navire. Le poker en ligne fait couler beaucoup d’encre à défaut de faire couler beaucoup d’argent. Affaire à suivre.

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