Sacha Kechichian, president d'Europoker France

Suite à notre papier du 19 février dernier intitulé « Quand EuroPoker prend tous les risques en France« , le président d’EuroPoker, Sacha Kechichian, a répondu à notre appel… et à nos questions. Il nous explique la stratégie de la nouvelle salle de poker en ligne en France, et nous parle de fiscalité et comment sa room va se faire une place sur le marché fort concurentiel.

PokerenligneNews: Titan, 888 poker et plusieurs autres rooms se sont retirées du marché français à cause d’une fiscalité trop forte pour les opérateurs. N’est-ce pas une réaction « sadomaso » d’entrer dans un marché si difficile et dompté par des salles implantées depuis plus de 2 ans (et ayant investis des sommes colossales)?

Sacha Kechichian : La fiscalité n’est pas la seule raison qui a engendré le départ d’opérateurs tels que 888 ou Titan. Ces opérateurs ne s’implantent sur un marché qu’avec pour seul objectif d’atteindre le top 3 des plus grosses rooms du pays. Ils se sont rendus compte qu’en France, cet objectif était difficile à atteindre sans investir des millions en communication.
Ce serait effectivement une réaction sadomaso de notre part, d’entrer dans ce marché dans le seul but de détrôner les 2 mastodontes que sont Winamax et Pokerstars. Actuellement, ces 2 rooms se partagent 70% du marché du poker en ligne. Il reste donc au moins 30% du marché à conquérir…
Enfin, il est tout à fait possible d’ouvrir ce marché à d’autres cibles moins captives et d’obtenir des parts de marché additionnelles

PokerenligneNews: Quelle est la stratégie d’Europoker pour essayer de se faire une place en France? (prizepools plus importants que la concurrence, room plus axée pour les débutants, etc)

Sacha Kechichian : Nous sommes une société à taille humaine qui proposera des offres à la fois différenciantes et attractives pour les joueurs, fondées sur des partenariats innovants et tactiques tels que IDTGV, PriceMinister, Gameloft, etc.
Suite à des études que nous avons menées, nous savons qu’un certain nombre de joueurs jouent avant tout pour le plaisir et le goût de la compétition mais sans pour autant passer des heures assis à une table de tournoi.

PokerenligneNews: Nous avons interviewé Benjamin Issembert, ancien responsable Titan Poker France, dès le lancement de la room dans l’Hexagone. Nous assurant que Titan poker allait conquérir le marché, il s’est avéré par la suite que la room a très vite déchanté une fois face à la réalité. Etes-vous certain d’avoir pris la bonne solution? N’est-il pas préférable pour vous de vous concentrer sur des marchés que vous maitrisez mieux comme le marché scandinave?

Sacha Kechichian : Nous ne souhaitons pas conquérir le marché mais plutôt le démocratiser, le rendre accessible au plus grand nombre. Pour nous, le poker n’est pas seulement un jeu d’argent ou de hasard mais un véritable jeu de société où la stratégie et la psychologie tiennent une place prépondérante. Nous pensons donc par exemple, que des joueurs de jeux vidéos ou même d’échecs seraient à même d’être de potentiels joueurs réguliers de poker.

Nous ne faisions pas partie de l’équipe de Titan Poker. Peut-être que leur échec est consécutif à une analyse erronée d’un marché très régulé comme celui de la France ?

Avons-nous raison de nous lancer sur le marché français ? Seul l’avenir nous le dira mais notre stratégie nous semble adéquate et viable. Et nous pensons avoir tiré profit des erreurs du passé de nos concurrents comme Titan ou 888.

Se lancer sur le marché français n’est absolument pas incompatible avec le fait d’occuper une place majeure sur le marché scandinave : les équipes ne sont pas les mêmes et l’expertise de nos collègues suédois ne peut que nous être profitable.

« La fiscalité n’est pas en phase avec le marché »

PokerenligneNews:  Pourquoi pensez-vous réussir ou des rooms à plus forte notoriété (Titan ou 888 poker) ont echoué?

Sacha Kechichian : Nos ambitions sont peut être plus réalistes et nos objectifs de rentabilité plus atteignables. Avant la régulation du marché, Titan ou 888 bénéficiaient d’une notoriété bien inférieure à la nôtre sur le marché français. Nous avions à l’époque 193 000 joueurs français qui nous faisaient confiance

PokerenligneNews: Que pensez-vous du mode de taxation des opérateurs de poker en ligne en France?

Sacha Kechichian : La fiscalité imposée aux opérateurs de jeux en ligne en France n’est pas réellement en phase avec le marché, surtout dans un contexte de concurrence fiscale au niveau international. Plutôt que les mises, c’est le produit brut des jeux (PBJ, mises moins gains) qui devrait constituer l’assiette de la taxe, comme c’est le cas dans de nombreux pays où les jeux en ligne sont autorisés (Grande-Bretagne, Danemark,…). D’abord, le PBJ est neutre vis-à-vis de la forme et du type de jeu, ensuite il correspond au chiffre d’affaires effectif des opérateurs.

PokerenligneNews: Le site français paraît très « light » en terme ergonomique et aucune information au sujet de votre team. En avez-vous une?

Sacha Kechichian : Le site EUROPOKER.FR est actuellement en cours d’évolution, je dirais même en évolution permanente. Nous sommes à l’écoute de nos joueurs et de leurs remarques afin de l’améliorer et que le site réponde le mieux possible à leurs attentes.
Nous n’avons pas pour le moment de team Europoker.fr. Nous sommes en phase de réflexion sur le sujet. Beaucoup de critères entrent en ligne de compte, notamment budgétaires.

PokerenligneNews: Par quel biais comptez-vous constituer votre base de données joueurs? Par des spots publicitaires ou radio? Affiliation et campagne? (ou les deux).

Sacha Kechichian : Nous possédons déjà une base historique de joueurs à qui nous avons proposé de nous rejoindre. Et nous comptons l’enrichir grâce à nos campagnes d’acquisition et d’affiliation sur la TV (sponsoring de l’émission « Bienvenue chez Cauet » sur NRJ12) et le web (PriceMinister, Cdiscount,…). De nombreuses autres campagnes sont déjà programmées.

PokerenligneNews: Sur votre programme d’affiliation, seul le revenu share est proposé aux affiliés. Pourquoi ne pas proposer des CPA élevés ou flat fees pour augmenter les chances de vous faire une database joueurs et peut être faire de l’ombre aux rooms en queue de peloton?

Sacha Kechichian : Comme indiqué plus haut, nous possédons déjà notre base de données qui compte près de 200 000 joueurs. Concernant les politiques d’affiliation rémunérées au CPA, les expériences du passé ont montré qu’elles étaient très peu rentables.

PokerenligneNews: Avez-vous un scoop à nous dévoiler en exclusivité pour PokerenligneNews.com?

Sacha Kechichian : Plusieurs milliers de joueurs nous ont déjà rejoint sur notre site, ouvert il y a à peine plus d’un mois alors que nos campagnes de communication viennent juste de commencer. Nous pouvons donc vous dévoiler en exclusivité que nous sommes en avance sur nos objectifs

PokerenligneNews:  Donnons-nous rendez-vous dans 6 mois, même jour même heure même site pour faire un point.

Sacha Kechichian : Avec plaisir

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