Arjel reussira-t-elle a sanctionner Betclic?L’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) l’a mauvaise contre Betclic depuis que la Commission des sanctions de l’Arjel n’a pas mis au piquet le mauvais élève des jeux en ligne (selon l’Arjel NDLR) portant sur le transfert de joueurs de la plateforme avant légalisation à la plateforme après légalisation. Pour être un peu plus clair, Betclic (comme la plupart des opérateurs actuellement légaux en France ) proposait ses services aux joueurs français avant la fameuse légalisation de mai 2010. Autant dire que des années durant, les opérateurs ont proposé des tournois de poker en ligne, des courses hippiques ou encore des paris sportifs en veux tu en voilà tout en accumulant des base de joueurs considérables. Faut dire que les opérateurs ne pouvaient se priver d’une telle aubaine dont ces adresses mails valent de l’or en jeton. Mais voilà que la France a décidé de légaliser son marché du jeu en ligne histoire de ne pas se faire taper sur les doigts par la Commission européenne. Les opérateurs ont soudainement endossé le tablier du bon écolier et ont scrupuleusement suivi à la lettre le cahier des charges de l’Arjel. Les bons élèves ont donc reçu leur certificat de l’Arjel estampillé « Passe » et les recalés ont du revoir leur copie histoire de passer l’épreuve au rattrapage. Les opérateurs légaux avaient pour consigne de mettre les compteurs à zéro pour que tous les opérateurs partent sur un même pied d’égalité. Pas vraiment….puisque les opérateurs légaux aujourd’hui qui étaient illégaux hier (entendez avant mai 2010), se sont empressés d’inviter les joueurs qui avaient ouvert un compte avant Mai 2010 de s’inscrire sur la plateforme légale. En résumé,  les opérateurs ont donc transféré leurs abonnés vers la plateforme légale…et Betclic s’est fait prendre durant le « Mercato » de joueurs en ligne. L’Arjel a donc exigé des sanctions contre Betclic mais la Commission des sanctions ne l’a pas entendu de la même oreillette. En effet, Betclic est reparti libre (sans même de bracelet électronique!) grâce à cette instance indépendante constituée de six magistrats. Mais l’Arjel n’a pas dit son dernier mot car elle a fait appel de cette décision.

Alors que les opérateurs proposaient leur tournoi de poker en ligne ou des paris en tout genre avant même la légalisation des jeux en ligne en France, l’Arjel était à l’état de fécondation in vitro et les opérateurs cumulaient les joueurs et l’argent coulait à flot. Mais depuis que le gendarme du net est né, les souris dansent moins face à une fiscalité importante et une offre palote en comparaison des sites étrangers. Faut dire que la pokermania  a réellement commencé dans les années 2005 avec la diffusion d’émissions sur le poker mais également des magazines (notamment Capital avec Emmanuel Chain ndlr) portant sur le poker en ligne. Les rooms engrangeaient des bases de données titanesques utilisées après la légalisation du jeu en ligne dans les mêmes plateformes mais sous un air-disons-plus légal et « Canada Dry ». Ainsi, des mailers invitaient les joueurs à ouvrir un compte sur la nouvelle plateforme sous extension .fr voire certains rooms utilisaient les nouvelles technologies à savoir l’envoi de SMS pour les encourager à profiter des bonus de poker. Tout un art (marketing).

L’Arjel a dans le collimateur Betclic qui s’en sort bien grâce à la Commission des sanctions qui a préféré la relaxe à la sanction (même pas un carton jaune, rien!). Coup dur pour Jean-Francois Villotte à cause de ce revers de la Commission des sanctions. L’Arjel peut toujours faire appel à Benjamin Brafman pour le représenter mais à 1000$ de l’heure et avec la pile de dossiers à étudier pour défendre l’ancien président du FMI, il se peut que le ténor du barreau new-yorkais ne soit pas disponible. Affaire à suivre.

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