Frederick Vieille, Directeur Operation JoaonlineLe troisième groupe de casinos de France, Joagroupe, a reçu ses licences de jeux en ligne dans l’Hexagone que ce soit en poker en ligne, paris sportifs et courses hippiques (Joa Online). Frédérick VIEILLE, Directeur des Opérations Joaonline, a eu la gentillesse de répondre à nos questions. Diplômé en Epistémologie de l’économie, Economie Internationale et en Histoire de l’art à Paris I Panthéon-Sorbonne et en Transdisciplinarité à Paris X,  Frédérick VIEILLE a successivement été Enseignant/Chercheur, Secrétaire Général du CNRI, Directeur de Département au Centre des monuments nationaux, Directeur Associé chez FullSIX, Directeur Associé et Directeur du développement et du Planning Stratégique chez Business Interactif/DIGITAS. En somme, autant dire que ses formations et parcours professionnel ont de quoi donner le tournis.

Frédérick VIEILLE nous a donc fait l’honneur de répondre à nos questions dans une Interview comme on les aime à savoir sans langue de bois.

PokerenligneNews.com: Racontez nous qui est Joa-Online?

Frédérick VIEILLE: Joa-Online est le 21ème JOACASINO du groupe JOA (cf. liste sur www.joa-casino.com). Il est bien entendu un peu différent de nos JOACASINOS mais l’esprit est le même et le client y est considéré de la même manière, c’est-à-dire avec transparence, qualité et générosité. Car là est bien notre objectif, faire en sorte que nos clients soient indistinctement attachés à la marque JOA, qu’ils soient dans un JOACASINO ou sur Joa-online.
Ceci nous permet d’avoir l’offre de jeu d’argent la plus large du marché avec des jeux online (Skill Games, Paris Sportifs et prochainement Paris Hippiques), des jeux offline (machines à sous, roulette, black jack…) et, bien sûr, le Poker auquel on peut jouer indifféremment online ou offline ! Et il ne s’agit pas de simplement proposer des jeux… Un client JOA accède au même programme de fidélité, qu’il soit client en dur, client online ou les deux, ce qu’il a tout intérêt à faire !

PokerenligneNews.com: La légalisation du marché du jeu en ligne remonte en juin 2010. Six mois plus tard, les sites légaux sont déçus des résultats du fait principalement d’une taxation trop importante et d’un cahier des charges rigide. Qu’en pensez-vous?
Frédérick VIEILLE: Nous serions bien sûr preneurs d’une taxation moins élevée et d’un assouplissement des contraintes techniques mais nous sommes présents et nous connaissions aussi bien le montant des prélèvements que le CDC de l’ARJEL quand nous avons déposé nos demandes d’agrément. Nous assumons donc pleinement notre décision d’entrer sur ce nouveau marché maintenant légal et régulé.
De notre point de vue, exception faite d’un ou deux points, la régulation orchestrée par l’ARJEL est une réussite tant sur le plan de la protection du joueur (jeu responsable, équité des jeux…) qui constitue un vrai facteur de réassurance que sur celui de la régulation du marché lui-même et du respect de l’environnement concurrentiel.
Jouer en ligne aujourd’hui coûte certes un peu plus cher qu’avant mais on joue aujourd’hui sur des sites légaux et « officiels » qui ont obligation de respecter un ensemble de règles dont le seul objet est de protéger le joueur. Le bilan à 6 mois tiré par l’ARJEL est de ce point de vue plutôt positif puisque ce sont plus de 3 millions de comptes qui ont été créés et plus de 5 milliards d’euros qui ont été joués avec, il est vrai, un dynamisme un peu plus marqué sur le poker que sur les paris sportifs mais à ce rythme, les prévisions à 3 ans seront atteintes en deux fois moins de temps.

PokerenligneNews.com: La clause de revoyure est prévue pour décembre 2011. Pensez-vous que d’autres opérateurs vont imiter Ladbrokes-Canal Plus ainsi que TF1 (via sa filiale Eurosportbet qu’elle cherche à vendre) en se retirant du marché faute de rentabilité?
Frédérick VIEILLE: Ladbrokes-Canal Plus et TF1 ne sont pas dans le même cas. Il est plus simple de se retirer d’un marché sur lequel on est pas encore entré. Après, je ne sais pas si TF1 a « mis en vente » Eurosportbet et encore moins si ce serait pour des raisons de rentabilité défaillante à peine 6 mois après le lancement de son offre. Encore une fois, les données fiscales et réglementaires étaient connues et les investissements ne sont pas négligeables… Il est donc difficile d’anticiper des sorties. Il paraît, néanmoins, peu probable que tous les opérateurs pure internet qui sont arrivés puissent suivre pendant trés longtemps le rythme imposé par les plus gros opérateurs depuis Juin 2010 : nous parlons là principalement des investissements publicitaires, des coûts d’affiliation et des bonus clients qui créent de (trop) gros déficits chez tout le monde. A mon sens, il est assez logique d’anticiper des changements notables dans les stratégies commerciales et marketing des opérateurs au profit d’objectifs de rentabilité.

PokerenligneNews.com: Quelles sont les stratégies de Joa-online pour survivre dans cette industrie où la concurrence est féroce? Et quels sont vos objectifs en parts de marché?
Frédérick VIEILLE: Notre stratégie découle naturellement de nos réponses à votre première question. Nous cherchons d’abord à offrir à nos clients existants une offre de jeu plus riche, plus large et complémentaire. Ceci nous place, en quelque sorte, un peu à l’abri de la guerre que vous évoquez. Par rebond, nous pensons que nos activités offline sont un vrai avantage concurrentiel pour beaucoup de joueurs online et nous travaillerons à le leur démontrer. C’est pour cette raison et par humilité, nous n’avons pas tout a fait les mêmes moyens que la FDJ ou le PMU, que nous ne raisonnons pas en terme de parts de marché mais en terme de nombre joueurs convertis du offline vers le online et vice versa. Notre objectif final n’a pas changé depuis que le Groupe a décidé d’aller sur les Jeux en ligne: que Joa-online atteigne une activité équivalente à celle d’un casino de taille moyenne à maturité, donc d’ici trois ans (environ 15 M€ de CA) et qu’elle soit suffisamment rentable. .

PokerenligneNews.com: Vous avez opté pour le logiciel Playtech et son réseau iPoker qui trône à une dernière place du classement des réseaux de poker. Quels moyens comptez-vous mettre en oeuvre pour faire en sorte que le réseau iPoker retrouve ses « lettres de noblesses » (par le passé, iPoker était le réseau leader NDLR).
Frédérick VIEILLE: Heureusement, le rang importe peu pour le plaisir du joueur pour peu qu’il trouve ce qu’il cherche. Et c’est aujourd’hui le cas. Nous avons atteint un seuil de liquidité suffisant pour permettre à nos joueurs de trouver « table à leurs mains » et c’est chaque jour un peu plus vrai. Il n’y a clairement pas autant de joueurs que sur les sites des trois leaders mais nous n’avons pas à rougir face aux autres d’autant que la liquidité du réseau a énormément progressé depuis le mois de décembre ! Et, de surcroît, cela peut présenter certains avantages en donnant, par exemple, une meilleure lisibilité et une meilleure accessibilité aux différentes offres pour des clients qui démarrent leur activité de Poker en ligne.
Par ailleurs, nous considérons qu’aujourd’hui notre Poker Room est l’une des plus abouties fonctionnellement et techniquement et que cela importe au moins autant car c’est le plaisir du jeu qui est en jeu !

PokerenligneNews.com: Que pensez-vous de l’implication des parlementaires au sujet de la promotion des bonus de bienvenue qu’ils souhaitent interdire car ils estiment « ces pratiques dangereuses ».
Frédérick VIEILLE: Il semble normal et cohérent, compte tenu de la philosophie avec laquelle le législateur a régulé le marché, que les parlementaires se penchent sur ce sujet. Il paraît également normal que certaines inquiétudes se révèlent car nous parlons d’encadrer les marges de manœuvres des opérateurs sur les outils de recrutement et de fidélisations primaires et incontournables. Quoi qu’il en soit, nous serons tous logés à la même enseigne. Le « législateur » joue ici son rôle, aux opérateurs de jouer le leur si besoin.

PokerenligneNews.com: Le Président de Betclic, Nicolas Béraud, a maintes fois demandé  ce que l’Etat légalise les casinos en ligne et autres jeux de grattage. Pensez-vous qu’un jour, les joueurs français pourront accéder à des jeux de casinos (machines à sous et roulettes compris!) en toute légalité tout comme il est possible aujourd’hui de jouer au poker, parier sur un match de foot ou une course hippique?
Frédérick VIEILLE: Le législateur n’a pas ouvert ces jeux en ligne car il a jugé le risque trop élevé. Certains jeux peuvent effectivement s’avérer plus dangereux sur internet que dans un lieu dédié à cet effet, organisé pour et contrôlé en conséquence. Il a également jugé qu’il n’était pas opportun d’autoriser la création d’espaces physiques avec des outils dédiés (des bornes par exemple) pour prendre des paris.
Si demain l’état juge que ces jeux ne présentent plus la même dangerosité online qu’il ne l’a jugé en libéralisant le marché, il est probable que les joueurs français pourront jouer online à ces jeux. Mais aujourd’hui ce n’est pas le cas et nous n’y sommes pas favorables car nous pensons que le recul n’est pas encore suffisant pour permettre un changement radical de position et une modification réglementaire dans ce sens.

PokerenligneNews.com: Merci à vous de nous avoir accordé cette interview.

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